Brésil - Entretien de Laurent Fabius avec son homologue brésilien (Paris, 19 mars 2014)
Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a reçu son homologue brésilien, Luiz Alberto Figueiredo.
Ils ont évoqué les principales questions internationales (Ukraine, Afrique, Proche-Orient), ainsi que les enjeux globaux (dérèglements climatiques, gouvernance de l’internet).
Les deux ministres ont évoqué l’ensemble des volets de notre relation bilatérale, dont en particulier le renforcement de nos échanges économiques dans des secteurs d’avenir (énergie, transports, haute technologie) - avec l’objectif d’un doublement de nos échanges commerciaux d’ici 10 ans. Un point a également été fait sur la mise en oeuvre des accords récemment signés en matière de mobilité des jeunes et de coopération éducative (apprentissage du français au Brésil, offres de masters et de stages, accord visa vacances-travail, extension de la durée des visas de 12 à 24 mois pour les volontaires internationaux économiques).
MM. Fabius et Figueiredo ont enfin eu un échange sur la coopération transfrontalière que nous avons avec le Brésil, que viendra appuyer la signature d’un accord bilatéral sur les transports, ouvrant la voie à la mise en service prochaine d’un pont sur l’Oyapock reliant nos deux pays.
Mesdames et Messieurs,
Je suis extrêmement heureux de recevoir mon collègue et ami M. Figueiredo, dont chacun connaît l’extrême compétence, pour sa première visite en tant que ministre des relations extérieures du Brésil.
Cet entretien intervient trois mois après la visite d’État du président Hollande au Brésil qui a donné un nouvel élan à notre partenariat stratégique conclu en 2006. Cet élan, il faut le concrétiser, ce fut l’objet principal de nos échanges ce matin.
Nous avons tout d’abord décidé d’intensifier notre dialogue politique par des échanges réguliers à tous les niveaux et, notamment, de nous rencontrer au niveau des ministres des affaires étrangères au moins deux fois par an. Nos collaborateurs, au niveau des hauts fonctionnaires, le feront également.
Nous avons bien sûr abordé les grands dossiers d’actualité comme l’Ukraine, l’Iran également où nous savons qu’il faut une approche à la fois positive et vigilante. J’ai écouté avec intérêt les analyses de mon collègue et ami sur l’Amérique latine, y compris la situation au Venezuela que nous suivons avec attention. Les observations que m’a faites M. Figueiredo sont extrêmement utiles.
J’ai confirmé à mon collègue et ami que je me rendrai bientôt à Cuba, ce qui est un élément nouveau.
Sur l’Afrique, nous savons les efforts des Africains pour assumer pleinement leur sécurité et nous avons confirmé que nous souhaitions travailler ensemble sur les dossiers du dérèglement climatique. Mon collègue est en grand expert dans ce domaine et nous aurons besoin de son concours et de tout son savoir pour réussir la conférence de 2015.
Nous avons abordé également la gouvernance de l’Internet. Vous savez que c’est un sujet sur lequel nos amis brésiliens sont extrêmement sensibilisés comme nous-mêmes.
Sur le plan économique, nos échanges commerciaux ont doublé en dix ans et nos présidents ont fixé comme objectif un nouveau doublement dans la décennie qui vient. Nous devons y travailler, à la fois par la levée des obstacles aux échanges, l’engagement de nouvelles coopérations dans des secteurs d’avenir comme l’énergie, l’espace, les transports et les hautes technologies. La présence des entreprises françaises au Brésil est très importante puisqu’elles font travailler 500.000 personnes. Nous devons faire un effort réciproque pour développer les investissements brésiliens en France.
Nous avons fait le point sur la mobilité des jeunes et de la coopération éducative avec un bon premier bilan. En effet, il y a l’apprentissage du français au Brésil, les offres de masters et de stages, l’accord que l’on appelle - visa vacances travail -, l’extension de la durée des visas de 12 à 24 mois pour les VIE. Les choses avancent mais nous devons faire toujours mieux, en particulier sur le plan du tourisme. Il y a déjà de nombreux touristes brésiliens qui viennent en France et il y a beaucoup de touristes français, en particulier au moment de la coupe du monde de football, qui vont se rendre au Brésil. Nous devons faire encore davantage.
Nous avons franchi une nouvelle étape dans le renforcement des relations frontalières entre le Brésil et la Guyane française, avec la signature ce matin d’un accord bilatéral sur les transports, ouvrant la voie à la mise en service prochaine du pont sur l’Oyapok.
Les relations entre le Brésil et la France sont donc excellentes, les relations personnelles le sont aussi et nous sommes convenus de travailler étroitement ensemble. Mon ami Luiz sait qu’il est ici chez lui.
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